Faut-il vraiment devenir “That Girl”? Une tendance qui interroge

Influencing
Sep 4, 2025

Depuis quelque temps, une nouvelle figure fait le buzz sur TikTok, Instagram et YouTube : elle se lève à 5h, boit du matcha, pratique le Pilates, tient un journal de gratitude, mange sainement, et vit dans un appartement épuré et parfaitement organisé. On l’appelle “That Girl”. Présentée comme un exemple de discipline, de bien-être et de réussite, cette image semble séduisante. Mais faut-il vraiment s’en inspirer ? Et surtout, est-ce un modèle réaliste pour les jeunes du Maghreb ?

🌟 Qui est “That Girl” ?

“That Girl” n’est pas une vraie personne. C’est une tendance virale, un style de vie ultra-esthétique qui prône :

  • une routine parfaite,
  • une alimentation « healthy » (jus detox, smoothies, graines de chia),
  • du sport doux et chic (yoga, Pilates, marches en ville),
  • une organisation irréprochable,
  • et un intérieur minimaliste, souvent dans une grande ville occidentale (New York, Londres, Paris...).

Elle représente un idéal : celui d’une jeune femme élégante, productive, zen, et “dans le contrôle” de sa vie.

✅ Ce qu’on peut aimer dans ce mode de vie

Il ne faut pas tout rejeter dans le concept de “That Girl”. Certaines idées sont positives et universelles :

Aesthetics Wiki - Fandom
  • Prendre soin de soi (physiquement et mentalement)
  • Créer une routine qui donne du sens à ses journées
  • Se fixer des objectifs
  • Se reconnecter à soi, loin du stress et de la désorganisation

Beaucoup de jeunes femmes (et hommes) trouvent dans ce modèle de la motivation pour s’améliorer, créer des habitudes saines et avoir plus de confiance en soi.

❌ Mais à quel prix ?

1. Un mode de vie peu réaliste au Maghreb

Matcha bio, vêtements de sport de luxe, appartement design, nourriture importée, temps libre… Tout cela demande des moyens financiers et un contexte de vie qui ne sont pas accessibles à la majorité des jeunes au Maghreb.

York Dispatch

Beaucoup doivent composer avec :

  • des emplois précaires ou inexistants,
  • des pressions familiales et sociales,
  • un accès limité aux soins ou aux produits “bien-être” à la mode.

Résultat : suivre ce style de vie peut donner l’impression de ne jamais en faire assez, ou d’être “en retard” par rapport à une norme irréaliste.

2. Une pression cachée derrière le bien-être

Le message semble positif ("prends soin de toi"), mais il cache souvent une autre réalité : la pression d’être parfaite.

  • Productive tous les jours
  • Belle sans effort
  • Toujours calme, disciplinée, souriante
  • Jamais fatiguée, jamais désorganisée

À force, cette image peut créer de l’anxiété, de la comparaison constante, voire de la culpabilité.

3. Une vision très occidentale et standardisée

“That Girl”, telle qu’elle est montrée sur les réseaux, reflète souvent :

  • une femme blanche, mince, riche, citadine,
  • un environnement déconnecté des réalités culturelles du Maghreb,
  • et une vision très individualiste du succès.

Ce modèle ne représente pas la diversité des femmes maghrébines, de leurs corps, de leurs croyances, de leurs modes de vie.

💡 Et si on adaptait le concept à notre réalité ?

Plutôt que de copier “That Girl”, pourquoi ne pas créer notre propre version ?

  • Tu n’as pas besoin de boire du matcha pour prendre soin de toi.
  • Tu n’as pas besoin de faire du Pilates pour bouger ton corps.
  • Tu peux t’organiser avec un simple cahier, pas un iPad connecté.
  • Tu peux prendre du temps pour toi sans publier ta routine sur Instagram.

L’essentiel, c’est d’adopter des habitudes qui te font du bien, dans ton propre contexte. Et surtout, de ne pas te sentir en retard ou en dessous d’un idéal impossible.

🔁 Conclusion : Inspiration ou illusion ?

Le phénomène “That Girl” peut être une source d’inspiration — mais il devient vite une illusion dangereuse si on le prend au pied de la lettre.

Pour les jeunes du Maghreb, il est essentiel de prendre du recul : ce mode de vie est construit pour un monde différent, souvent inégalitaire, souvent superficiel. Cela ne veut pas dire qu’on doit renoncer à l’organisation, à la beauté ou au bien-être — mais il faut les adapter à notre culture, nos moyens, nos valeurs.

Au final, tu n’as pas besoin d’être “That Girl”.
Tu as juste besoin d’être toi-même — en mieux chaque jour, à ta façon.

Get template